mercredi 30 avril 2008

Le prince des incompris

Mettons-nous un instant dans la peau d'un critique de jazz. Bon, je sais, c'est désagréable, ça gratte sec, et la crise allergique grave n'est pas loin. Essayons de tenir avec un zyrtec et posons-nous la question franchement : pourquoi est-ce si pénible de chroniquer un artiste free ? Eh bien, pour commencer, ces cons-là sont, à une exception près (Cecil Taylor), viscéralement incapable de s'en tenir à un style. Ils sont toujours en recherche et sont capables de tout et n'importe-quoi ! Alors finalement, à défaut de pouvoir les analyser de façon cohérente et de pouvoir les ranger dans des boîtes avec de jolies étiquettes colorées, la solution est simple : descendons-les en flamme dès qu'ils cessent d'être radicaux et qu'ils commencent à flirter avec d'autres musiques (funk, R'n'B, world ou autre).
Alors... qui est le prince des incompris ?
Taylor ? Non, lui il n'a pas changé, il est toujours ce même étranger, il partage la critique en deux : ceux qui adorent tout ce qu'il fait et ceux qui détestent tout ce qu'il fait. Pas d'hésitation, pas d'entre-deux, c'est un camp ou l'autre !
Ornette Coleman ? Non, chacune de ses phases ont leurs adeptes inconditionnels, mais il est rare de trouver un amateur pour dénigrer ce qui lui convient le moins. Total respect !
Archie Shepp ? Non : il est passé du free le plus radical au mainstream le plus lisse sans pour autant perdre la considération de la critique.
Non, le prince des incompris c'est Albert Ayler. Il commence dans des groupes de R'n'B, tout le monde trouve qu'il a un son et une façon de jouer des plus bizarres. Au moment où on commence à le reconnaître comme un des principaux innovateurs du saxo ténor, il reste à part, à cause de son répertoire de spirituals et des improvisations collectives orientées fanfare de Brass Band, jig irlandaise, marches ... Le classer jazz, on avait déjà du mal, voilà qu'on hésite même à le classer free jazz. Et quand enfin on commence à s'habituer, le voilà qui retourne au R'n'B dans un album intitulé "New Grass" ! Encore cet album garde-t-il une bonne critique (avec le temps, bien sûr, parce qu'à l'époque où il est sorti, il a été descendu en flamme...), essentiellement parce-qu'il semble cohérent : on peut le classifier R'n'B même s'il a peu de chance d'intéresser les fans du genre.
Pour l'album dont je veux vous parler maintenant, intitulé à tort par Impulse "The last album", c'est une autre paire de manches : pour la plupart des critiques, même les plus adeptes d'Albert Ayler, c'est du n'importe-quoi, une chatte n'y retrouverait pas ses petits, ça n'a ni queue ni tête ! On commence avec un morceau avec Ayler au bagpipe, en duo avec un guitariste de rock (Henry Vestine de Canned Heat), puis on embraye sur un morceaux avec de la poésie mi-parlée, mi chantée, et on alterne entre instrumentaux passionnés et morceaux chantés style R'n'B complètement barré. C'est vous dire si on est peu nombreux à apprécier ce disque, qui est d'ailleurs classé une étoile et demie sur AllMusic.
Eh bien moi, j'ose affirmer bien fort : des disques d'Albert Ayler c'est, mon colon, çui que j'préfère ! Et je vous aurait bien mis en écoute le plus beau des morceaux, "Water Music", mais on ne le trouve plus, malheureusement.
A la place, voici "All Love" :

lundi 28 avril 2008

Errol, eh...petit bolide !

Vous ais-je déjà parlé de la passion que j'ai pour Errol Garner ? Oui, bon... passion est un bien grand mot (à réserver à Monk et Coltrane peut-être). Allez, disons une énorme tendresse pour un artiste passionné et passionnant.
Voici "It could happen to you" en 1972 à Rome. Le public apprécie tellement qu'il en crie de joie. Ne riez pas, ça pourrait vous arriver aussi !

jeudi 24 avril 2008

Vous pouvez répéter ?

Quand Clovis Israël était petit, il bégayait et la moindre tentative de communication donnait quelque chose comme ça : "Papapapaspassspassss
passmmmpapassmoimoi
papassmoimoipasslll
papassllessepapaslessmoilesssel". Aussi, quand il s'est mis à composer de la musique, cela a-t-il donné ce que vous pouvez écouter plus bas (Timbral assaut). Par ailleurs, ne pouvant tout de même pas garder un patronyme aussi ridicule, il s'est fait connaître sous le nom de Charlemagne Palestine, ce qui est quand même plus facile à porter !
N'étant pas d'humeur sérieuse mais ayant infiniment de respect pour ce compositeur minimaliste américain, je renvoie les intéressés sur la page du site Néosphères, où vous trouverez tout ce qu'il faut savoir sur ce génie méconnu.
Quant à moi je vous laisse et j'entre en transe...

Alors... ça s'entend qu'il a été carillonneur, non ? En plus, il faut l'imaginer pendant une heure à tapoter frénétiquement les touches de son piano jusqu'à en avoir les doigts en sang !
La vidéo qui suit est très étrange, presque autant que la musique qu'on y entend : Palestine aux grandes orgues d'une église de Lisbonne. Une musique qui tire plus vers la transe des dervishes tourneurs que vers la liturgie catholique.

mardi 22 avril 2008

De plus en plus Mal !

Pour en rajouter une couche sur Mal Waldron, voici un documentaire vidéo inestimable : Mal en point... non pardon ! en duo, avec la trop rare Jeanne Lee. De magnifiques morceaux entrecoupés d'extraits d'interviews. Régalez-vous !

Même pas Mal !

Cet album était trop beau pour être oublié. Problème : le leader de la session, Mal Waldron n'est pas assez connu, pas assez bankable. Qu'à cela ne tienne, disent les producteurs, ressortons-le sous le nom du principal sideman qui lui, est devenu un mythe : Eric Dolphy. Il est vrai qu'Eric est particulièrement en verve sur ce disque, mais il faut rendre à César ce qui est à César, et Mal Waldron n'est quand-même pas le dernier des tacherons !
Waldron est l'un des rares pianistes inspirés par Thelonious Monk, il a tourné avec Mingus, avec Dolphy et Booker Little, a accompagné les deux dernières années de Billie Holiday. Il a aussi, et c'est comme ça que je l'ai connu, beaucoup joué en duo avec Steve Lacy, joué quoi ? Du Monk évidemment !
Waldron n'est pas qu'un pianiste, c'est aussi un compositeur et un bon ! Tous les titres de cet album sont de lui, dont le fameux "Fire Waltz". Ce n'est pas ce titre que j'ai choisi de vous faire écouter mais "Warm Canto" qui a le mérite de nous faire entendre Dolphy à la clarinette basse, ce qui n'est pas si courant.
J'ajouterais pour terminer que l'on trouve aussi sur ce disque deux autres grands noms, qui font en tout cas partie de mon panthéon personnel, Booker Ervin au ténor et Ron Carter au violoncelle.

jeudi 17 avril 2008

Cessons de gémir

Certes, le fait que Jon Hendricks ait, à l'orthographe près, le prénom de Coltrane et le nom de Jimi aide à attirer l'attention sur lui. S'il s'était appelé Elton Collins, l'effet n'aurait pas été le même ! Quant à moi, je pense que ses initiales suffisent, à l'orthographe près encore une fois, à retenir que JH est un jénie hépoustouflant du jazz vocal. Le voici, illuminant de sa présence ce grand classique d'Art Blakey : "Moanin'". Et il n'y a vraiment pas de quoi gémir !

mercredi 16 avril 2008

Une bonne paire de choses faites


Voilà, le transfert des notes de mysterioadagio et mysteriorock est terminé. Certaines notes ont été ajoutées à leurs dates d'origine et d'autres aux dates courantes, n'hésitez pas à fouiller !
Comme petite récréation, voici une vidéo de McCoy Tyner jouant "African Village" avec son vieux complice Bobby Hutcherson au festical "Jazz à Vienne", en 2002. Rappelons que ces deux "vieux" qui s'éclatent comme des petits fous avaient alors respectivement 66 et 63 ans... Quant au solo de contrebasse du jeune Charnett Moffett (né l'année de la mort de Trane, il a l'âge d'être le fils de l'un ou l'autre) il est tout simplement époustouflant, même Bobby en reste ébahi !

Hejira où tu voudras

Joni Mitchell (ne pas confondre avec Eddy Halliday), est non seulement le modèle absolu de toutes les chanteuses folk depuis 1965, mais elle a aussi inspiré des chanteuses de jazz comme Diana Krall. Elle a composé des protest songs, chansons à texte, chansons poétiques, mais avant tout : chansons à musique ! Et tout ça pendant que Joan Baez...
Cette vidéo de "Hejira" en concert au Japon montre bien la complexité des chansons de Joni. Elle est accompagnée par son ami Wayne Shorter qui joue ici du saxophone soprano. Fermez les fenêtres, décrochez le téléphone, étranglez votre chat qui réclame à manger et retenez votre souffle, c'est de la pure poésie !

Parallélogrammes particuliers

L'hygiène dentaire mène à tout. Un jour de 1970, Linda Perhacs se laisse persuader d'enregistrer un disque par l'un de ses clients, le producteur Leonard Rosenman. Le disque s'appelle "Parallelograms" et passe inaperçu à cause de la maison de disque qui n'éprouve pas le besoin de communiquer à son sujet. En 1998, heureusement, il est réédité et devient un album culte, notamment une référence pour Devendra Banhart, qui 37 ans après l'enregistrement du disque, serait en train de s'assurer de la collaboration de son auteur.
La référence immédiate à l'écoute est, clairement Joni Mitchell. Mais Linda Perhacs est loin d'être un simple clone de la grande Joni ; sa musique est calme et dépouillée, et sa très belle voix haut perchée distille une certaine étrangeté. Ces parallélogrammes sont très particuliers, leurs diagonales sont parallèles et tendent vers l'infini, leurs angles ne sont pas droits mais... de travers, leurs côtés ne sont pas consécutifs, et encore moins opposés .
Pour être plus clair, cette musique est planante sans être ennuyeuse, tendre sans être mièvre, et intelligente sans être barbante.
En voici un exemple, "Hey, who really cares ?" :

mardi 15 avril 2008

Je remets mon Bob !

Bien mieux que le jazz rock de la même époque, la musique de Soft Machine est plutôt du rock jazz.
Au passage on peut admirer le jeu de batterie de Wyatt :

Chacun son Bob

On a tous notre Bob préféré, qu'on dise Bob ou Robert (Robert est préférable lorsqu'il y en a deux). Pour beaucoup d'entre nous c'est Bob Dylan ou Bob Marley. Les passionnés de cinéma vous citeront Bob Rafelson ou encore Robert De Niro, ou mieux : Julia Roberts (avec un s, vous avez remarqué ?). Les plus jeunes auront une préférence pour Bob Razodsky, le monstre cyclope de Monstres & Cie. Moi mon colon çui qui m'éclate c'est Robert Wyatt !
Robert Wyatt est l'un des plus grand génie du Rock'n Roll, avec Frank Zappa et Tom Waits, et a enregistré plusieurs chefs d'oeuvre incontournables. Pour commencer, en 1966 il fonde Soft Machine, le meilleur groupe de rock progressif anglais, très proche du free jazz (et que l'on peut qualifier de free rock), qui est à Genesis et à Yes ce que Beethoven est à André Verchuren. Il est le batteur du groupe et aussi le chanteur, de sa voix si particulière, très aiguë mais toujours juste. Après avoir quitté Soft Machine, suite à des dissensions au sein du groupe, il forme Matching Mole dont le nom est tiré de Soft Machine après un passage par la langue française (Soft Machine signifie machine molle). Ce groupe produira un superbe rock expérimental, à l'orientation politique très marquée, clairement à l'extrème gauche (le premier album s'intitule "The Little Red Record"). Après deux album, c'est le drame : il chute de 4 étages et se retrouve paralysé des jambes. Commence alors une carrière solo où il produit ses albums et joue de la plupart des instruments. Le deuxième, sorti en 1974, s'appelle "Rock Bottom" et c'est l'un des plus grands chefs d'oeuvre du rock. Depuis, Wyatt n'a pas quitté les sommets, son dernier opus est sorti cette année,il s'intitule "Comicopera" et vole bien au dessus de la mêlée, à des hauteurs où les disques se raréfient, en compagnie du dernier Tom Waits.
En ce qui me concerne, j'ai un faible pour l'album Shleep, sur lequel se trouve cette pure merveille : "Maryan".

lundi 14 avril 2008

Un Viking à New-York

Cette note sera très courte : tout ce qu'il y a à dire sur Moondog a déjà été dit (et avec quel talent !) par Arnaud Le Goüefflec ici. Que puis-je ajouter ? Eh bien, j'adore Moondog, et pourtant je ne suis pas fan des miniatures, je préfère les oeuvres plus amples, genre symphonies de Mahler. Moondog est comme l'exact contraire de Mahler. Steve Reich et Philip Glass le considèrent comme le premier minimaliste américain. Le principal intéressé, lui, ne l'entend pas de cette oreille : pour lui Bach était déjà un minimaliste.
Pour avoir une idée de ce que Steve Reich doit à Moondog, quoi que celui-ci en dise, voici "Theme", miniature de musique répétitive, tirée de l'album "Moondog" enregistré avec des musiciens de jazz et des membres de l'orchestre philharmonique de New-York :

dimanche 13 avril 2008

Pendant les travaux le jazz continue...

Pour faire patienter ceux que la réédition de mes anciens messages de mysteriorock et mysterioadagio n'intéresse pas, voici un document vidéo inestimable : l'Art Ensemble of Chicago jouant un morceau funk. C'est l'occasion d'admirer leurs maquillages et la fantastique batterie d'instruments qu'ils utilisent sur scène.

Inspirez... soupirez

Dans "Crimes et délits" de Woody Allen, un personnage traite Schumann de lopette passant son temps à pleurnicher, et lui préfère Schubert.
Je préfère, moi aussi Schubert mais, sans être un incorrigible romantique, je ne résiste pas à une mélodie mélancolique, pour peu qu'elle ait de la tenue et ne soit pas larmoyante.
Le quatuor avec piano de Schumann est beaucoup moins réputé que son quintette et n'est souvent joué qu'en complément. Quant à moi, j'adore ce quatuor et n'écoute presque jamais le quintette. Le mouvement lent est l'un des plus beau que je connaisse ; à ne pas écouter si vous êtes déprimé : c'est un sommet de mélancolie.

A quoi pense Marie-Jeanne ?

Qu'est-ce qui rendait Nick Drake si mélancolique ? Tout ça a commencé très tôt : alors qu'il avait 5 ans, sa mère, un jour, prépare un ragoût avec son lapin domestique Harvey ; Drake en devient neurasthénick et décide de ne plus manger que des légumes, persuadé qu'il est de ne pas retrouver pour un navet la tendresse qu'il avait pour son animal de compagnie.
Devenu adolescent, après une malheureuse expérience amoureuse (il s'est rendu à un rencart alors qu'il venait de casser sa bouteille de biactol) il commence à écrire des chansons d'inspiration aussi proche de "Tirelipinpon sur le chihuahua" qu'un présentateur de télé peut l'être de la pensée de Nieztsche.
En 1974, à 26 ans, après avoir sorti trois disques, il se suicide en écoutant l'intégrale des albums de Genesis en boucle pendant trois jours. La version officielle que donne, de la mort de Nick, sa mère, est l'overdose d'anti-dépresseurs. A d'autres !
Aujourd'hui Nick Drake est une icône du folk-rock et ses trois disques sont considérés comme des chefs d'oeuvres absolus. Il faut dire qu'il n'ont pas pris une ride et pourraient aussi bien avoir été enregistrés avant-hier soir, sur le coup de minuit, à l'heure où les lapins angoras hurlent à la lune.
De toutes ces sublimes chansons, voici ma préférée : "The thoughts of Mary Jane".
A quoi pense Marie-Jeanne ? Elle aurait voulu être héroïne bien sûr !

samedi 12 avril 2008

Et flûte !

Eh oui, j'adore la flûte. Alors, au moment de choisir un morceau de mon compositeur préféré, Claude ed' Bussy, j'ai cherché dans mes archives un morceau flûté, et pan ! J'ai trouvé : la sonate en trio (flûte, alto & harpe) dont voici le troisième mouvement (si vous espériez le Prélude à l'après-midi d'un faune, vous n'aurez pas de mal à le trouver ailleurs : Jules César le faisait déjà écouter à Cléopatre. On va éviter les tubes sur ce blog, les publicitaires s'en chargent déjà, à tel point qu'à force de se retourner dans leurs tombes, les compositeurs ont fini par être montés sur tournebroche !)

Ne zappez pas

A tout seigneur tout honneur : commençons par Frank Zappa, le maître absolu du rock expérimental. En 1969, il dissout les Mothers of Inventions et engage des musiciens venus du jazz, capables de jouer sa musique très complexe. Ce qu'il perd en théatralité et en délires scatologiques (plus d'éjaculation de girafe géante sur scène), il le gagne en musicalité.
"Hot rats" est le plus grand disque de jazz-rock ayant jamais existé ; en tout cas, jamais aucun jazzman n'a fait aussi bien. L'orchestration est fantastique et résulte d'un intense travail de studio. De plus, on découvre que Zappa est un véritable guitar hero, de la trempe de Hendrix. C'est particulièrement net sur cet extrait : "Son of Mr Green Genes" :

Le blog trois en un

J'ai décidé de fusionner mes trois blogs, Mysteriojazz va donc intégrer les notes de mysteriorock et mysterioadagio, qui vont disparaître. J'en profite pour changer d'entête et je rassure les habitués, mysteriojazz restera essentiellement centré sur le jazz même si, pendant quelques temps, vous y verrez surtout les anciennes notes de mes deux autres blogs.

jeudi 10 avril 2008

Calypso facto

Juste pour le contraste avec ma précédente note : voici Harry Bellafonte et Nat King Cole s'amusant comme des p'tits fous. C'est-y pas l'éclate totale ?

mercredi 9 avril 2008

Des notes ? Est-ce bien nécessaire ?

Pourquoi faudrait-il toujours caresser les amateurs de jazz dans le sens du poil ?
Après tout, qu'est-ce qu'on risque ?
John Gilmore chez Sun Ra :

vendredi 4 avril 2008

Une dernière, avant d'aller au Lee

Voulez-vous une raison de regarder cette vidéo des Jazz Messengers d'Art Blakey en 1958 ? En voici quatre : Lee Morgan, Lee "Fabulous" Morgan, Lee "Rick" Morgan. Bref : Lee "Storic" Morgan.
Effets secondaires notables : chair de poule, sueurs, crise de tétanie admirative. Si les symptômes persistent, consultez votre disquaire.

mardi 1 avril 2008

L'art de faire dégorger le piano

Attention : classé X. Dans cette vidéo très chaude, Keith Jarrett fait littéralement l'amour avec son piano, et c'est pas romantique, c'est hard : coups de boutoirs, roulement d'épaule comme un coq à la parade (un coq, des épaules ? Licence poétique !), titillements des touches, principalement le sol (G bien sûr !). Le piano lui, il ne résiste pas, il se laisse aller, et pourtant c'est pas une valse ! Regardez bien, il me semble même qu'à la fin, quand tout revient au calme, il fume !
Chapeau... et serpillière !