dimanche 31 mai 2009

Voyage dans l'espace - 2ème étape

Pour comprendre où va Sun Ra, il peut être utile de savoir d'où il vient.
Les albums des années 50, ses premiers, en donnent un bon aperçu ; tout à fait accessible, mais déjà bizarre. On s'aperçoit de l'influence de Duke Ellington, couplée avec celle des étranges compositions de Herbie Nichols. Par moment, on croirait entendre un Mingus avant l'heure.


Un exemple ? "Angels & Demons at play", composé de deux sessions séparées de 4 ans : 1956 et 1960. On y trouve déjà John Gilmore et Marshall Allen ; on peut entendre ce dernier à la flûte sur le morceau en écoute : "Tiny Pyramids". Quant à Sun Ra, il alterne entre piano et orgue, et on sent qu'il a déjà entamé son voyage dans l'espace.
A suivre...

dimanche 24 mai 2009

Voyage dans l'espace - 1ère étape

Pour qui veut entrer dans le monde fantastique de Sun Ra, il est un écueil, et non des moindres : trouver la bonne porte ! Ouvrez une porte au hasard, et vous vous retrouvez en un enfer dont les oreilles non éduquées ne se remettent pas. Le terme "space" a été inventé pour lui, tant sa musique est étrange, irritante, velue, touffue. C'est le Douanier Rousseau revisité par Dali et par Bacon.
Je n'ai pas la prétention de connaître la porte idéale. De plus, cela ne suffit pas. Il faut ensuite sauter de porte en porte, s'enfoncer dans l'étrange par paliers, un pas après l'autre, "surtout, ne regarde pas en bas !", pour arriver au coeur de l'infini, où tout est musique, où ce qui vous avait semblé une horrible cacophonie devient, au minimum, audible.

"Lanquidity" (1978), me semble une porte sûre. Il s'agit d'une incursion de Sun Ra dans le funk. Du funk, donc accessible ! Oui, mais du funk à la Sun Ra, tout de même. C'est-à-dire que ça ne ressemble à rien de ce qui se faisait à l'époque dans le domaine de la fusion funk-jazz. Ce disque ridiculise tous les exemples du même genre par sa hauteur de vue. Vous y trouverez un premier morceau qui fait un peu penser à Mingus, suivi de trois morceaux avec un groove tranquille, dont "That's how I feel", que j'ai mis en écoute, et pour terminer, un morceau "space", mais qui reste accessible, pour commencer à se familiariser avec un Sun Ra plus habituel : "There are other worlds". Pour terminer, précisons que le terme "lanquidity" est fabriqué à partir de liquidity et de lanquid, qui signifie "alangui", et qu'il traduit bien l'atmosphère de cet album.
A suivre, pour les autres paliers... Attention, ne brûlez pas les étapes !

dimanche 17 mai 2009

Brazil (6)

Une version piano et... banjo ! pour terminer : Chick Corea et Bela Fleck.

jeudi 14 mai 2009

Brazil (5)

C'est bien joli, mais toutes ces versions de "Brazil" se ressemblent un peu trop, non ?
Ecoutons donc, pour voir, cette version de Yusef Lateef, dont le moins que l'on puisse dire est qu'il ne fait pas tout comme tout le monde ! ("Yusef at Cranbook" en 1958)

mercredi 13 mai 2009

Brazil (4)

Encore une version de guitariste ?
Grant Green dans "The Latin Bit", en 1962 :

mardi 12 mai 2009

Brazil (3)


Django Reinhardt a été parmi les premiers jazzmen a reprendre "Brazil", peu après la sortie du film de Disney en France. Il l'a enregistrée plusieurs fois. Il faut dire que ce titre est un régal pour les guitaristes.

lundi 11 mai 2009

Brazil (2)


Composée en 1939 par Aracy Cortes, "Brazil", d'abord intitulée "Aquarela do Brasil", ne devint mondialement célèbre qu'en 1942, avec le dessin animé de Walt Disney, "Saludos Amigos".

dimanche 10 mai 2009

Brazil (1)


Je commence aujourd'hui une série de courtes notes sur ces morceaux, anciens ou récents, que tout le monde aime à reprendre et à fredonner, et que l'on peut regrouper sous le nom générique de "standards".

Mon premier choix fut d'abord relativement peu connu, ou du moins oublié, jusqu'à ce qu'il soit utilisé ,en 1985, dans le film qui porte son nom : "Brazil", de Terry Gilliam, l'un de mes films préférés.

Commençons donc par la version du film, enregistrée par Geoff Muldaur, guitariste de la scène folk américaine des années 60, principalement connu pour son arrangement de ce morceau, sélectionné au coeur de la meule.
Allez, cours Muldaur, parce que, si j't'attrape...

dimanche 3 mai 2009

Tu veux du camembert ?

Je fais partie de ceux qui trouvent Christian Vander mortellement sérieux et la musique de Magma trop souvent sinistre. Je lui préfère Daevid Allen, transfuge de Soft Machine venu s'installer en France, et son groupe Gong, communauté hippie farfelue, bref : tout le contraire de Magma dont les musiciens marchaient à la schlague.
Avouez qu'il faut oser appeler un disque "Camembert électrique", théière volante ("flying teapot"), ou encore l'oeuf de l'ange "Angel's egg" ! Après tout, un ange c'est de la volaille, et la volaille, ça pond des oeufs !

La musique de Gong est un grand foutoir génial, dont voici un aperçu :