dimanche 30 mai 2010

Labylle en tête !

Le Collegium Orpheus, magnifique ensemble de musique baroque, s'est aventuré avec beaucoup de réussite dans la musique classique sur instruments anciens.

Comme me le disait son directeur Jean-Marc Labylle (qui se trouve être le professeur de flûte de ma fille), "quand on tourne trop longtemps dans la musique baroque, ça en devient étouffant", alors jouer Mozart, Haydn, et même Beethoven (hier soir), s'apparente à une ouverture d'esprit.
Pour l'auditeur aussi c'est une ouverture d'esprit. Entendre l'ouverture de Coriolan sur instruments anciens par un petit ensemble, ça change de perspective par rapport au Berliner Philarmoniker au complet !
Quant à la fantaisie pour piano, choeur et orchestre op.80 , jouée sur un pianoforte (par un excellent Cyril Huvé), elle gagne en vivacité ce qu'elle perd en brillance et elle vous touche d'une toute nouvelle façon. C'est comme si on l'entendait pour la première fois et le plaisir en est tout renouvelé.

Ce qui m'a frappé à chaque fois que j'ai assisté à un concert du Collegium Orpheus, c'est la complicité et l'extrême simplicité des rapports entre l'orchestre et son chef Jean-Marc Labylle. Cette complicité, qui tient à la personnalité hors norme de ce dernier, se retrouve aussi avec le public et permet une véritable communion.
Si vous avez l'occasion d'assister à l'un de leurs concerts, n'hésitez pas ! Quel que soit le programme, vous ne serez pas déçus.

dimanche 23 mai 2010

Non, pas l'homme politique... L'autre David Axelrod

Musique classique ? Smooth Jazz ? Rock psychédélique ?
La musique de David Axelrod est un peu tout ça à la fois. Cela aurait pu donner une grosse daube, mais l'écueil a été évité, grâce à son formidable talent d'arrangeur.
Avant tout, Axelrod est un producteur de R'n'B et de Jazz. Il a beaucoup participé au succès de Cannonball Adderley et autres artistes dits de "crossover", c'est à dire mélangeant Jazz, R'n'B, Soul, Funk... dans les années 60.
On lui doit aussi l'ovni musical qu'est "Mass in F" des Electric Prunes. Faire jouer une messe psychédélique, finement arrangée, par des musiciens de Rock garage, il fallait oser !
Vers la fin des années 60 , il commence à sortir ses propres albums, dont les plus réussis sont "Song of Innocence" et "Song of Experience", d'après des recueils de poèmes de William Blake, et "Earth Rot", sorte de cantate psychédélique amenant à réfléchir sur la pollution que l'homme fait subir à la planète.
Ces disques ont beaucoup été samplés par les artistes de Hip-hop et ont relativement bien vieilli.
Un exemple, assez significatif du style : "The Fly", tiré de "Song of Experience".

dimanche 16 mai 2010

Oupala, phou !



Je suis tombé sur cette video étonnante d'un jeune prodige indien jouant de la mandoline électrique. Il s'avère qu'il s'agit du grand maître, capté à ses débuts vers 13 ans, de cet instrument pourtant peu indien à l'origine (pourquoi pas aussi "le saxophone de l'Inde du sud", ou bien "l'accordéon carnatique", ou encore "la cornemuse indienne").
Cet artiste s'appelle U. Srinavas et il est relativement connu en occident, ayant enregistré notamment avec Peter Brooks, comme Nusrat Fateh Ali Khan avant lui, ce qui fait hurler les puristes (j'ai été puriste, moi aussi, et puis... j'ai muri !).
Je trouve cette musique fascinante. Si c'est votre cas, vous en reprendrez bien un peu !



Moi, en tout cas, je ne m'en lasse pas.
Au fait, que signifie ce U ? On a l'habitude avec les musiciens dont le nom ou le prénom est à rallonge d'utiliser une initiale. Je pense à L. Subramaniam (Lakshminarayana), à Bojan Z (Zulfikarpasic), à Dominique A (Ané)... euh, non, mauvais exemple pour le dernier, mais on comprend pourquoi l'initiale !
Eh bien le U, c'est pour Upalappu, d'où le titre de cette note.

dimanche 9 mai 2010

Cette randonnée n'en finit pas d'être mortelle !

Si, comme moi, vous êtes tombés amoureux de la musique de Carla Bley grâce à ce film cultissime qu'est "Mortelle Randonnée", vous apprécierez sans doute de vous réécouter "Musique Mécanique I", que Carla a utilisé pour la bande son du film.
Ce morceau est tiré du disque "Musique Mécanique" (1979), qui sonne comme un hommage à Nino Rota et à Kurt Weill.
Découvrir ce disque alors qu'on ne connait du jazz que son aspect main stream est un bouleversement. Ce n'est pas le limonaire qui simule l'orchestre, c'est le contraire.
Quoi ? Ce sont des musiciens de jazz qui jouent cette musique de fanfare ?
Eh oui ! Et pas des moindres : Michael Mantler, Roswell Rudd, Charlie Haden, Eugene Chadbourne, entre autres, élèvent l'orphéon au rang du grand art, subtil et décalé à souhait.

Cette vidéo ayant malheureusement été désactivée, je la remplace par "Reactionary Tango"

dimanche 2 mai 2010

Flûte, flûte et reflûte

Je me rappelle avec émotion la première fois que j'ai entendu la sonate pour flûte de Poulenc, et j'envie ceux qui la découvriront.